Le métier d’écrivain public n’est pas vraiment une profession connue. Pourtant, cela répond à un réel besoin, et ce, pas seulement pour les 19 % des Québécois analphabètes. Il y a aussi ces gens aux capacités physiques réduites – handicap, vieillesse –, qui ne peuvent écrire, que ce soit à la main ou à l’ordinateur. Composer une lettre pour un être cher, mettre ses pensées sur papier, créer des souvenirs pour les siens, adresser une requête officielle à un organisme quelconque : les raisons sont infinies. Tout au début de ma carrière de réviseure linguistique et de rédactrice, moins de gens avaient accès à un ordinateur, et plusieurs de mes contrats consistaient à faire de la saisie de texte. Les clients venaient me voir avec leur brouillon écrit à la main que je retapais à l’ordinateur, en corrigeant les fautes, grammaire, vocabulaire, syntaxe, ou parfois même en me dictant leur texte. C’est ainsi que j’ai commencé à être travailleuse autonome. Peu à peu, et tout en poursuivant mes études, je me suis spécialisée en révision et en rédaction. Un bonheur, car j’adore vraiment mon métier; je me trouve très chanceuse de pouvoir vivre des mots des autres et des miens.
Aujourd’hui, j’ai entendu parler de la série télévisée Écrivain public, ce qui m’a rappelé ces bons souvenirs. Et je me suis dit qu’en ces temps de confinement, des gens devaient avoir besoin de s’exprimer par écrit, sans pouvoir le faire. Si vous connaissez de ces personnes, dites-leur de communiquer avec moi! Si nous pouvons nous rencontrer « virtuellement », je pourrais être leur plume le temps d’une conversation!